Mastermind


Publié le 18 février 2020

Personnel

Le pouvoir par le contrôle

Lecture 3 min

Est-ce que ça vous déjà arrivé de ressentir cette sensation assez puissante de lucidité totale, comme si vous étiez un marionnettiste et que vous aviez le contrôle total de votre corps ?

La première fois que j’ai ressenti cette sensation, de mémoire c’était après avoir vu un film qui m’avais pas mal marqué (le premier Matrix).
J’étais sorti de la salle, avec comme d’habitude, de la musique aux oreilles, je marchais dans la rue, et le monde autour de moi était devenu fade.
Et pour résoudre ce contraste, mon esprit, déconnecté du monde, prenait le contrôle sur mes émotions.
Le temps de quelques minutes, je devenais une machine qui avait un pouvoir immense entre ses mains, qui semblait pouvoir modeler le monde autour d’elle.

J’ai revécu cette sensation enivrante de contrôle assez souvent depuis, à chaque film que je voyais seul, avec une charge émotionnelle assez forte, et où je réussissais à m’imprégner, voir me projeter dans le film.
J’ai aussi revécu cette sensation dans d’autres circonstances, des moments de stress intense, ou dans des situations émotionnelles fortes liés à des personnes proches.

Avant de continuer je dois préciser quelques détails de contexte, je suis une personne qu’on peut appeler hypersensible, qui ressens les émotions de façon assez forte, avec une empathie parfois exacerbé.

Sauf que dans cet état, je ne ressens que très peu d’empathie, je me sens complètement désinhibé, et je ne ressens très peu d’émotions chez moi. De plus j’analyse les choses de façon très froide, distante, et mon esprit analytique, libéré de toute contrainte et fuite d’énergie, fonctionne beaucoup mieux que d’habitude.

Trouble dissociatif de dépersonnalisation/déréalisation

C’est le nom médical qui se rapproche de ce que j’ai ressenti, un système de défense, qui s’active après un choc émotionnel, pour protéger une partie de la conscience.

Après 2 ans de thérapie, d’introspection, de travail sur moi sur un tas de domaines, j’ai commencé à faire un lien entre tout ces événements, j’ai mis un mot sur ce trouble, j’ai compris à quel moment il pouvais s’activer, comment le faire durer et comment en sortir.
Mais il y a quelques jours, j’ai passé une étape supplémentaire, réussir à s’en passer.

Je sortais d’un film, qui m’avais encore bien touché, les classiques larmes très difficile à retenir pendant certaines scènes intenses.
J’y suis allé avec une personne que je connaissais pas (je note ce détail parce qu’il peut avoir joué une part importante, étant donné que généralement ça ne s’active pas si je ne suis pas seule, sauf que j’ai abandonné la personne assez rapidement et je me suis retrouvé seul juste après).

Et là j’ai sût que j’étais à un carrefour, soit je me laisser me déconnecter, comme d’habitude, pour profiter de cet instant de calme et sérénité, soit je laissais la porte ouverte.
Comme si une personne allait prendre ma place, mais que finalement je lui disais que je n’avais pas besoin de lui.

J’ai ressenti beaucoup de tristesse, de la douleur, de la souffrance, je marchais et j’ai laissé les larmes couler… Et c’est là que j’ai compris, que cette parti de moi qui aller se réveiller, était là pour me protéger de ces émotions. J’ai créé ce système de défense un jour où mon inconscient avait estimé que je n’étais pas capable de les ressentir, et depuis il s’activais à ces occasions.

Sauf que cette fois, j’ai accepté de braver la tempête, pas parce que je prenais plaisir à souffrir, non, mais parce que j’étais prêt à encaisser par moi même, sans avoir à fuir, sans avoir à me cacher, je n’avais plus besoin qu’on me protège.
La tempête à gronder, et la tempête est passé au bout de quelques dizaines de minutes, au final c’était rien de grave.

Cette situation était anecdotique, un simple film qui ma bouleversé, mais l’acte en lui même était très symbolique. Ça me donne beaucoup d’espoir en l’avenir, pour vivre plus consciemment les moments plus difficile, et écouter ces émotions qui ont besoin d’être entendu.

PS: l’image et le titre est tiré de la série « Mr Robot », une série que j’apprécie beaucoup et qui a été aussi un déclic pour me motiver à écrire cet article :)